
Je lui ai répondu que, comme je travaille dans un musée, pour moi le passé n’est qu’une déformation professionnelle…
J’ai lu le premier roman d’Andrew Michael Murray, un enseignant en littérature et écriture créative, Les Mortes-Eaux qui a reçu le Costa Award, un des prix littéraires les plus prestigieux en Angleterre.
Il m’est difficile d’avoir un avis tranché sur ce récit. Non pas que je n’ai pas aimé, c’est simplement que je m’attendais à autre chose ( un peu comme quand on veut boire de l’eau plate et qu’on prend malencontreusement l’eau gazeuse). Les critiques parlaient d’un conte cruel et je m’attendais à un roman à la Stephen King mais il faut croire que j’ai lu beaucoup trop de ses romans pour trouver encore quoi que ce soit de cruel. J’ai donc cherché jusqu’à la fin, l’élément déclencheur qui ferait basculer le roman dans l’horreur…il n’est jamais arrivé.
Cependant, malgré cette déception, je me suis tout de même laissée entraîner par l’histoire de ce groupe de pèlerins qui espèrent obtenir la guérison d’Andrew, déficient mental. La force de l’histoire réside dans la finesse des personnages, l’écriture précise et très maîtrisée de l’auteur ainsi que l’atmosphère humide et obscure dans lequel nous sommes plongés.
J’ai beaucoup aimé le langage soutenu et métaphorique. L’écrivain maîtrise parfaitement son sujet et nous tournons les pages à la fois captivés par l’histoire de ce garçon qui revit son pèlerinage à Moorings, mais aussi par la plume créative d’A.M.Hurley et la facilité déconcertante avec laquelle il nous emmène dans son monde. Un monde où Dieu est au centre de tout et pourtant toujours absent. Un monde entre punitions, douleur et mensonges. Un récit sous forme de conte duquel chacun retirera sa propre morale.
En résumé, je suis très heureuse d’avoir découvert cet auteur et je lirai très certainement son deuxième roman, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de lire un récit parfaitement écrit. Cependant, le livre peut laisser sur leur faim les lecteurs qui s’attendent à un roman d’horreur.